samedi 23 novembre 2013

Le bleu des abeilles



Le bleu des abeilles de Laura Alcoba aux éditions Gallimard



   La narratrice (Laura Alcoba) nous raconte la préparation de son départ pour la France et son arrivée dans son nouveau pays. Elle logeait chez ses grands-parents le temps d'organiser le voyage qui lui permettrait de rejoindre sa mère, son père étant prisonnier politique.

   Les préparatifs de son départ se résument surtout au début de l'apprentissage de la langue française, de sa familiarisation avec ses sons étranges ( les voyelle nasales dont la prononciation s'effectue "sous  le nez", les "e" muets, le "c" cédille) qu'elle découvre avec Noémie.

   Le départ approche et lors de la visite du jeudi à la prison, son père lui demande de lui écrire chaque semaine. Elle doit le faire en espagnol pour des raisons de censure. Il lui propose d'échanger par courrier autour de livres qu'ils liraient en même temps, lui en espagnol et elle en français. Le premier des ces livres étant Vie des abeilles de Maurice Maeterlinck qui donne son titre au livre. De cette manière la narratrice pourra progresser en français.

  A son arrivée en France, la jeune fille se lance à corps perdu dans l'apprentissage de la langue, dans l'immersion. Un apprentissage physique ( elle découvre comment prononcer des sons qui lui sont étrangers) aussi bien que culturel.  Elle veut parler parfaitement le français. Elle veut s'intégrer complètement. Le français apparaissant comme la langue de la liberté alors que l'espagnol serait celle de l'enfermement de son père.

  Superbe roman sur l'exil, le déracinement et l'enracinement dans un nouveau pays. La correspondance avec le père détenu nous montre la dureté du monde que l'enfant fuit en s'exilant en France, et maintient le lien avec ses origines. Ce roman est aussi une merveilleuse déclaration d'amour à la langue française que Laura Alcoba manie si bien.


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire