vendredi 17 mars 2017

Le paradis n’est pas si loin



Le paradis n’est pas si loin d’Alain Larchier chez L’Astre Bleu Editions

Nous sommes en 2092. La Terre se meurt. La surproduction, la surconsommation, la pollution, les guerres partout sur le globe ont occasionné un changement climatique majeur. La montée des eaux et la disparition de certaines espèces animales, rendent la vie humaine de plus en plus difficile. Différents Etats se sont rassemblés pour lancer un vaisseau expéditionnaire peuplé de 12000 colons (des militaires, des scientifiques et des civils), tous choisis pour leur intelligence ou leur expertise professionnelle. L’objectif, trouver une planète compatible avec la vie humaine. A cette date, le vaisseau est parti depuis vingt ans.

Alors que les membres d’équipage sont en hibernation, l’officier de quart est alerté par les ordinateurs de bord qu’ils sont en approche d’une planète comparable à la Terre, sur laquelle la vie humaine serait possible. Toutes les analyses sont probantes. Le processus de réveil de l’équipage est lancé. La planète à la végétation luxuriante semble habitée, mais ici pas de ville, seulement des villages disséminés. L’industrie ne paraît pas très avancée, les usines brillent par leur absence. Apparemment, les humains vont avoir affaire à une population peu évoluée. Un message crypté arrive sur les écrans d’ordinateurs du vaisseau. Seul Jean-Michel, un jeune soldat (qui s’est engagé juste pour faire partie de l’aventure) parvient à décrypter le message. Un représentant des autochtones de la planète entre en contact avec le vaisseau. Jean-Michel devient son interlocuteur principal. Avec quelques hommes, il va descendre sur planète.

La civilisation que découvrent Jean-Michel et les observateurs qui l’accompagnent est une totale surprise. Ici, tout le monde vit en harmonie. Le mensonge est banni. Quand on ne veut pas répondre à une question on le fait savoir. A leur grande stupéfaction, l’argent est absent. Les autochtones vouent leur vie à l’étude et aux arts. Chaque habitant donne 12 années de sa vie à travailler pour la communauté, en échange tout ce dont il a besoin lui est fourni gratuitement. Ensuite c’est la retraite, les habitants disposent de tout leur temps pour vaquer à ce qui les intéresse.

« - Autrefois, l’argent paraissait être un moyen pratique pour favoriser les échanges. Mais avec le temps et l’enrichissement de certains, il a cessé d’être un moyen pour devenir une fin en soi. C’était devenu l’outil du pouvoir, de la puissance, de la domination, le prétexte aux guerres, aux conquêtes, à l’exploitation des plus faibles au profit des plus forts. Sans argent, il n’est pas possible d’amasser des fortunes. Vos sociétés sont basées sur le profit car vous pensez que la position sociale dépend de l’argent que vous possédez. Vous l’accumulez avec rapacité bien au-delà de vos besoins. Un riche n’est jamais assez riche et devient souvent malhonnête pour l’être un  peu plus. »

Les terriens se rendent compte que cette civilisation est bien plus avancée que la leur. Les habitants de cette planète ont connu les mêmes ravages que sur Terre mais bien avant et ont su recréer une vie en osmose avec la nature, une vie dans laquelle le profit ne pourrit pas les relations. La question de l’implantation des terriens est posée. Les autochtones les accueilleront avec plaisir à la condition qu’ils s’adaptent à la façon de vie de leurs hôtes. Un débat houleux a lieu entre les militaires, les politiques et les civils terriens. Ce peuple ne semble pas avoir d’armes et doit pouvoir être vaincu facilement. Doit on s’adapter ou bien prendre possession de la planète par les armes. Les humains parviendront-ils à vivre comme  leurs hôtes, ou finirons-ils par tout détruire comme sur Terre ?


Ceux qui me connaissent savent que je suis très réfractaire à la science fiction. Pourtant j’ai complètement plongé dans ce roman, véritable réflexion sur notre façon de vivre et sur les solutions pour arranger les choses. Même si la vie des autochtones de la planète semble très utopique, elle a au moins le mérite de poser les questions, de remettre nos habitudes, nos  systèmes politiques et économiques en question. Et si les plus grandes richesses étaient le temps et la connaissance ? Un livre passionnant.

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